Oct 13th, 2023
Nouveau rapport sur les tests de dépistage du VIH en Ontario en 2021
Un programme solide de dépistage du VIH fait en sorte que les personnes à risque puissent se faire dépister régulièrement, et oriente les personnes vers des soins après un résultat positif et vers des services de prévention après un résultat négatif. Une meilleure compréhension des tendances liées au dépistage du VIH en Ontario peut aider la province à mesurer le succès de ses initiatives en la matière.
L’Ontario HIV Epidemiology and Surveillance Initiative (OHESI) est heureuse d’annoncer la publication d’un nouveau rapport intitulé HIV Tests in Ontario, 2021 (« Les tests de dépistage du VIH en Ontario, 2021 »), qui décrit les tendances du dépistage du VIH en Ontario au cours de la récente décennie (2012-2021), avec un point de mire sur 2021.
Conclusions clés du rapport sur les tests de dépistage du VIH en Ontario en 2021
En 2021, l’accès à de nombreux services de santé, dont le dépistage du VIH, était encore perturbé par la pandémie de COVID-19. L’OHESI a déjà parlé des répercussions de la pandémie dans un article de blogue et dans son rapport sur le dépistage du VIH en 2020. Le présent billet et le rapport de cette année fournissent maintenant des informations sur les tests de dépistage du VIH en Ontario en 2021, alors que la province a amorcé le processus de rétablissement tout en demeurant affectée par la perturbation de l’accès aux services de santé et par des changements dans les schémas de migration et de comportement sexuel, qui ont continué d’influer sur les tendances du dépistage du VIH et du diagnostic.
Le nombre de tests de dépistage du VIH a commencé à se redresser en 2021, mais est demeuré inférieur aux niveaux prépandémiques
Après une forte baisse de 26,1 % du nombre de tests de dépistage du VIH [1] en 2020 (500 517) par rapport à 2019 (677 243), une augmentation de 22,0 % a eu lieu en 2021 (610 493). Toutefois, le nombre de tests du VIH en 2021 n’a pas rejoint son pic observé en 2019, avant la pandémie. Le taux de positivité des tests du VIH (proportion de tests correspondant à un nouveau diagnostic du VIH) a connu un nouveau creux en 2021, à savoir 0,08 % – c’est-à-dire que pour 10 000 tests de dépistage, environ huit étaient positifs pour le VIH (un nouveau diagnostic de VIH). Les hommes ont été en légère majorité (50,6 %, 301 914 tests) parmi l’ensemble des tests du VIH en 2021 (excluant les dépistages prénatals du VIH); le taux de positivité des tests du VIH a été de 0,126 % chez les hommes et de 0,033 % chez les femmes.
Augmentation du dépistage dans toutes les régions sanitaires
Le nombre de tests de dépistage du VIH ainsi que le taux de dépistage du VIH par 1 000 personnes ont augmenté entre 2020 et 2021 dans chacune des sept régions sanitaires, tant chez les hommes que chez les femmes – mais l’augmentation du dépistage n’a pas été uniforme dans toutes les régions. Par rapport à 2019, le nombre de dépistages du VIH en 2021 est resté inférieur d’entre 14 % et 19 % dans les régions de l’Est, de Toronto et d’Ottawa; il a diminué de moins de 5 % dans les régions du Centre-Ouest et du Centre-Est; et la région du Centre-Est a dépassé son pic de 2019 en ce qui concerne le nombre de dépistages effectués en 2021 chez les hommes. Comme les années précédentes, le taux de dépistage du VIH par 1 000 personnes a été le plus élevé à Toronto, suivi d’Ottawa – bien que le nombre de tests ne se soit pas encore complètement rétabli – et la région de l’Est a continué d’afficher les taux de dépistage les plus bas.
Figure 1 : Taux de dépistage du VIH par 1 000 personnes, par région, Ontario, 2017 à 2021
Les plus fortes augmentations du dépistage ont été parmi les personnes dans la vingtaine
En 2021, le taux de dépistage du VIH par 1 000 personnes a augmenté chez les hommes et chez les femmes dans tous les groupes d’âge, par rapport à 2020, à une exception près : les femmes âgées de 15 à 19 ans. Les plus fortes augmentations du nombre de tests de dépistage du VIH ont été observées chez les personnes âgées de 20 ans. Le nombre de tests chez les hommes âgés de 20 à 24 ans et de 25 à 29 ans a dépassé les niveaux prépandémiques de 2019, tandis que chez les femmes de 25 à 29 ans il a presque atteint les niveaux prépandémiques de 2019, ce qui indique que ce groupe d’âge a connu la plus forte reprise des tests de dépistage du VIH.
Figure 2 : Taux de dépistage du VIH par 1 000 personnes, par âge, Ontario, 2017 à 2021
La diminution du dépistage anonyme s’est poursuivie
Au cours des 10 dernières années, la grande majorité (plus de 90 %) des tests de dépistage du VIH ont été réalisés dans le cadre de programmes de dépistage standard utilisant le nom du ou de la patient-e (dépistage nominatif) et cette proportion a augmenté au fil du temps. Entre 2012 et 2019, le nombre de dépistages anonymes est resté relativement stable; cependant, il a chuté de 68 % en 2020 (première année de la pandémie de COVID-19); puis, en 2021, il a encore baissé de 6,6 %. En conséquence, en 2021 les dépistages anonymes du VIH ne représentaient que 0,8 % du nombre total de tests de dépistage du VIH. Cette baisse est principalement due au fait que la plupart des sites de dépistage anonyme sont gérés par des cliniques de santé sexuelle publiques, qui étaient fermées en grand nombre pendant la pandémie de COVID-19.
Figure 3 : Nombre de tests anonymes du VIH selon le sexe, Ontario, 2012 à 2021
La COVID-19 a continué d’affecter les cliniques de santé sexuelle/unités de santé publique et les centres de santé communautaire
En 2021, les tests de dépistage du VIH effectués par des « médecins de famille/autres cliniques/labos » représentaient le plus grand nombre de dépistages du VIH (221 246), suivis de ceux effectués par des médecins/cliniques d’immigration (161 143), d’autres établissements de soins de santé (73 414) et des médecins/cliniques traitant le VIH (67 740). Par rapport à 2020, le nombre de tests de dépistage du VIH a augmenté pour tous les types de prestataires (à l’exception des cliniques de santé sexuelle/USP) – les médecins/cliniques d’immigration (83,3 %) et autres établissements de soins de santé (13,2 %) ayant connu les hausses relatives les plus marquées. Cela indique que certains prestataires de services de dépistage du VIH ont continué d’être affectés par des fermetures et/ou des pénuries de personnel dues à la COVID-19, tandis que des changements aux politiques d’immigration (influençant le nombre de migrations et donc de tests de dépistage du VIH liés au processus d’immigration) ont également eu une incidence sur le nombre de tests.
Figure 4a : Nombre de dépistages du VIH (milliers), selon le type de prestataire, Ontario, 2019 à 2021
En 2021, les tests effectués par des « médecins de famille/autres cliniques/labos » ont contribué au plus grand nombre de nouveaux diagnostics du VIH [2]. Le nombre de dépistages effectués par des médecins/cliniques traitant le VIH et par des médecins/cliniques d’immigration et ayant conduit à de nouveaux diagnostics du VIH a diminué en 2021, par rapport à 2019 et 2020. Le nombre de dépistages effectués par des hôpitaux et des médecins de famille/autres cliniques/labos et ayant conduit à de nouveaux diagnostics du VIH a globalement augmenté en 2021, comparativement à 2020 – la plus forte hausse s’observant chez les hommes dans les hôpitaux.
Figure 4b : Nombre de nouveaux diagnostics du VIH selon le type de prestataire, Ontario, 2019 à 2021
La répartition des tests par catégorie d’exposition est demeurée stable
En 2021, environ 20 % seulement des demandes de test de dépistage du VIH comportaient des informations sur le facteur de risque ou la catégorie d’exposition. Toutefois, parmi ces 20 %, la répartition des tests par catégorie d’exposition est demeurée largement comparable à celle des quatre années précédentes. Cela indique que si le nombre global de tests de dépistage demeure bas, il est peu probable que cela soit dû à une diminution disproportionnée du nombre de tests dans un groupe spécifique. Lorsque la catégorie d’exposition était déclarée, la plus fréquente était le contact hétérosexuel sans risque identifié [3] chez des hommes, puis des femmes, suivi du contact sexuel entre hommes, et de l’injection de drogues (ID) chez des hommes et des femmes.
Figure 5 : Pourcentage des dépistages du VIH par catégorie d’exposition (lorsque déclarée), Ontario, 2017 à 2021
Pour plus d’information, voir le rapport complet ici.
Surveillez la parution prochaine d’autres rapports de l’OHESI!
L’OHESI est le fruit d’une collaboration entre les Programmes VIH et l’hépatite C du ministère de la Santé de l’Ontario, Santé publique Ontario, l’Agence de la santé publique du Canada et le Réseau ontarien de traitement du VIH. Elle a pour objectifs d’analyser et de surveiller l’épidémie du VIH en Ontario, et de disséminer des produits de connaissances sur le sujet.
References
[1] Les tests de dépistage du VIH et les nouveaux diagnostics de séropositivité n’incluent pas ceux pour lesquels il y a des preuves antérieures de séropositivité, c’est-à-dire qu’ils excluent les personnes qui connaissaient déjà leur séropositivité au moment de leur premier résultat positif à un test nominatif en Ontario. Les tests de dépistage du VIH excluent également ceux dont le résultat a été négatif dans le cadre du programme de dépistage prénatal.
[2] Les nouveaux diagnostics du VIH n’incluent pas les diagnostics avec preuves antérieures de VIH, c’est-à-dire qu’ils excluent les personnes qui connaissaient déjà leur séropositivité au moment de leur premier résultat positif à un dépistage nominatif du VIH en Ontario. Les nouveaux diagnostics du VIH stratifiés par type de prestataire utilisent les informations recueillies auprès du/de la médecin prescripteur(-trice) indiqué-e sur le formulaire de demande de test de dépistage du VIH et n’incluent pas les informations recueillies sur le Formulaire d’amélioration des laboratoires (LEP).
[3] « Risque identifié » signifie que le pays de naissance de l’individu est signalé comme étant un pays où le VIH est endémique, ou que le/la partenaire de sexe/genre opposé de l’individu est déclaré-e comme appartenant à au moins l’un des groupes suivants : séropositif/-ve au VIH; personne qui s’injecte des drogues; né-e dans un pays où le VIH est endémique; homme bisexuel.