Nov 29th, 2024

Journée mondiale du sida 2024 : Nouveau rapport sur les diagnostics du VIH en Ontario en 2022

À l’occasion de la Journée mondiale du sida 2024 et sous le thème « Suivons le chemin des droits – notre santé, nos droits »,, l’Ontario HIV Epidemiology and Surveillance Initiative (OHESI) est heureuse d’annoncer la publication d’un nouveau rapport intitulé HIV diagnoses in Ontario, 2022. Ce rapport décrit les tendances du diagnostic du VIH en Ontario au cours des dix dernières années (2013-2022), avec un point de mire sur les nouveaux diagnostics du VIH en 2022. Il inclut des données globales selon l’âge, le sexe, la catégorie d’exposition au VIH, la race/ethnicité et la région géographique. Il décrit les tendances dans les populations clés les plus affectées par le VIH en Ontario : les hommes gais, bisexuels et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, y compris les hommes trans; les personnes qui s’injectent des drogues; les personnes africaines, caraïbéennes et noires (ACN); les communautés autochtones; et les femmes cis et trans, y compris celles des communautés susmentionnées, qui vivent des inégalités systémiques et sociales et qui sont plus susceptibles d’être exposées au VIH par un-e partenaire sexuel-le ou de consommation de drogues.

Les répercussions de la pandémie de COVID-19 sur le dépistage du VIH et sur les diagnostics ont influencé les tendances en Ontario au cours de cette période. En 2022, le dépistage du VIH a pratiquement retrouvé son niveau prépandémique; et une augmentation du dépistage devrait permettre de répertorier un plus grand nombre de diagnostics du VIH, dont certains qui ont pu être manqués en 2020 et 2021.

Conclusions clés du Rapport sur les diagnostics du VIH en 2022

Les nouveaux diagnostics du VIH suivent les tendances prépandémiques

L’OHESI regroupe les diagnostics du VIH en Ontario en deux catégories : les nouveaux diagnostics (personnes qui apprennent leur statut positif à la suite d’un test de dépistage du VIH en Ontario – y compris les personnes qui ont contracté le VIH en Ontario, et les personnes qui l’ont contracté ailleurs et qui apprennent leur statut positif en Ontario) et les preuves antérieures d’infection à VIH (personnes qui reçoivent un résultat positif au dépistage du VIH en Ontario, mais qui signalent à leur prestataire de soins de santé un diagnostic antérieur hors province, ou personnes ayant un historique de tests de charge virale en Ontario). En 2022, on a recensé 900 résultats positifs au dépistage du VIH – 623 étant considérés comme de nouveaux diagnostics, et 277 comme des diagnostics avec preuves antérieures de VIH.
Le nombre de nouveaux diagnostics du VIH en 2022 était plus élevé qu’en 2020 et 2021 (années où la COVID-19 a perturbé les services liés au VIH, y compris le dépistage), mais il était inférieur de 15,6 % à son niveau record de 738 (en 2018), et inférieur de 8,8 % au niveau de 2019.
Le nombre de personnes ayant des preuves antérieures d’infection à VIH a reculé de plus de la moitié en 2020 et 2021 par rapport à 2019 – probablement parce que moins de personnes déjà diagnostiquées ont déménagé en Ontario et ont commencé à recevoir des soins en période de pic de la pandémie de COVID-19. Toutefois, en 2022, le nombre de personnes ayant des preuves antérieures de VIH (277) a été comparable à celui de 2019 (270).

En l’absence de données sur l’historique de dépistage du VIH, un diagnostic est considéré par défaut comme étant nouveau – ce qui pourrait entraîner une surestimation des nouveaux diagnostics du VIH et une sous-estimation du nombre de personnes ayant des preuves antérieures de VIH. En raison d’informations manquantes dans les historiques de dépistage du VIH, l’OHESI estime qu’entre 9,7 % et 11,3 % des personnes nouvellement diagnostiquées ont un diagnostic antérieur du VIH qui n’a pas été répertorié (moyenne de 2020 à 2022).


Figure 1 : Nombre de nouveaux diagnostics du VIH et de résultats positifs avec preuves antérieures d’infection à VIH, Ontario, 2013 à 2022

Les femmes représentaient une plus grande proportion des diagnostics en 2022

Le nombre de nouveaux diagnostics du VIH a diminué de 13 % chez les hommes entre 2019 (514) et 2022 (449), et est demeuré stable chez les femmes entre 2019 (167) et 2022 (165). Les femmes représentaient environ un nouveau diagnostic de VIH sur quatre (26,9 %), en 2022, une augmentation par rapport à la moyenne de la décennie précédente (en moyenne 20,5 % de 2013 à 2022).


Figure 2 : Nombre de nouveaux diagnostics du VIH chez les hommes et les femmes, Ontario, 2013 à 2022

Les nouveaux diagnostics du VIH attribués à des contacts sexuels entre hommes (lorsque la catégorie d’exposition est connue) affichent la plus forte baisse en 2022 par rapport à 2019

En 2022, la catégorie d’exposition au VIH la plus fréquente demeurait les contacts sexuels entre hommes (191), suivis des contacts hétérosexuels avec risque identifié (66) et des contacts hétérosexuels sans risque identifié (60). Le nombre de nouveaux diagnostics du VIH attribués à des contacts sexuels entre hommes a diminué de 2018 à 2021, puis a légèrement augmenté en 2022. Le nombre de nouveaux diagnostics du VIH sans facteur de risque déclaré ou à risque inconnu ne cesse de croître au fil des ans; il a augmenté de 70,3 % entre 2021 et 2022.

Le nombre de nouveaux diagnostics du VIH (pour lesquels une catégorie d’exposition a été déclarée) a varié au fil des ans, mais la répartition proportionnelle entre les catégories d’exposition a peu changé. Les contacts sexuels entre hommes étaient le mode de transmission du VIH le plus fréquent en 2022, représentant 53,2 % des nouveaux diagnostics du VIH (pour lesquels une catégorie d’exposition a été déclarée). En 2022, 32,5 % des diagnostics n’ont été attribués à aucune catégorie d’exposition.
 
Figure 3 : Nombre de nouveaux diagnostics du VIH par catégorie d’exposition, Ontario, 2018 à 2022

Les nouveaux diagnostics ont diminué chez les hommes blancs, mais ont augmenté chez les hommes noirs et latin(-o/e/x) et chez les femmes blanches, en 2022

Parmi les 623 nouveaux diagnostics du VIH recensés en 2022, 409 (65,7 %) comportaient des données sur la race/ethnicité et 214 (34,3 %) n’en comportaient pas. Les hommes blancs représentaient le plus grand nombre de nouveaux diagnostics du VIH (pour lesquels la race/ethnicité était déclarée) en 2022, mais on note une diminution relative de 48,0 % entre 2019 (175) et 2022 (91). Après une diminution en 2020 et 2021, les nouveaux diagnostics du VIH ont retrouvé en 2022 des valeurs semblables à celles d’avant la pandémie chez les femmes noires, et ont augmenté chez les femmes blanches.

Figure 3a : Nombre de nouveaux diagnostics du VIH par race/ethnicité, hommes, Ontario, 2018 à 2022

Figure 3b : Nombre de nouveaux diagnostics du VIH par race/ethnicité, femmes, Ontario, 2018 à 2022

Variations du taux de nouveaux diagnostics du VIH par 100 000 personnes, par région sanitaire, de 2019 à 2022

Historiquement, le VIH est fortement concentré dans les villes les plus peuplées de l’Ontario, en particulier Toronto. En 2022, la région de Toronto a enregistré le plus grand nombre de nouveaux diagnostics du VIH et le taux le plus élevé par 100 000 personnes, mais ces données sont en baisse par rapport à 2019. Les régions d’Ottawa, de l’Est, du Centre-Est et du Centre-Ouest ont connu une augmentation de leurs taux de nouveaux diagnostics du VIH en 2022, par rapport à 2019.

Figure 4 : Taux de nouveaux diagnostics du VIH par 100 000 personnes, par région sanitaire, Ontario, 2018 à 2022

La proportion de nouveaux diagnostics du VIH entre 2019 et 2022 a diminué dans certaines populations clés, et est restée stable ou a augmenté dans d’autres

En ce qui concerne la proportion de nouveaux diagnostics du VIH par population clé, en 2022, plus de la moitié (204/359, 56,8 %) concernaient des hommes gais, bisexuels et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (GBHRSH); 29,8 % (125/420), des personnes africaines, caraïbéennes et noires (ACN); 26,9 % (166/616), des femmes; 10,6 % (41/385), des personnes s’injectant des drogues (PID); et 4,6 % (19/409), des Autochtones.

Les catégories de populations clés ne sont pas mutuellement exclusives : une personne peut faire partie de plusieurs populations clés à la fois.


Figure 5 : Nombre de nouveaux diagnostics du VIH et de personnes ayant des preuves antérieures d’infection à VIH par population clé, Ontario, 2019 et 2022


 
Note : Les données de chaque population clé sont compilées séparément et ont un dénominateur différent, selon la proportion de données manquantes pour chacun des indicateurs servant à définir cette population clé .

Surveillez la parution prochaine d’autres rapports de l’OHESI!
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L’OHESI est le fruit d’une collaboration entre les Programmes VIH et hépatite C du ministère de la Santé de l’Ontario, Santé publique Ontario, l’Agence de la santé publique du Canada et le Réseau ontarien de traitement du VIH. Elle a pour objectifs d’analyser et de surveiller l’épidémiologie du VIH en Ontario, et de disséminer des produits de connaissances sur le sujet.