Août 22nd, 2022
Nouveau rapport sur les diagnostics du VIH en Ontario en 2020
Une compréhension des tendances dans les diagnostics du VIH est essentielle à la planification de la prévention ainsi que des programmes et des soutiens liés au traitement et aux soins pour le VIH. L’Ontario HIV Epidemiology and Surveillance Initiative (OHESI) est heureuse d’annoncer la publication d’un nouveau rapport intitulé HIV diagnoses in Ontario, 2020 (« Les diagnostics du VIH en Ontario, 2020 »). Le document décrit les tendances dans les diagnostics du VIH en Ontario au cours de la dernière décennie (2011-2020), avec un point de mire sur les impacts récents de la pandémie de COVID-19. On y présente un aperçu des données sur les diagnostics selon le sexe, la catégorie d’exposition, la race/ethnicité, l’âge et l’emplacement géographique, de même que les tendances dans les populations les plus affectées par le VIH en Ontario : les hommes gais, bisexuels et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (GBHRSH); les personnes qui s’injectent des drogues; les personnes africaines, caraïbéennes et noires (ACN); les populations autochtones; et les femmes cis et trans, y compris celles des communautés susmentionnées, qui sont confrontées à des inégalités systémiques et sociales, et plus susceptibles d’être exposées au VIH par le biais d’un partenaire sexuel ou de la consommation de drogues.
En 2020, la pandémie de COVID-19 a perturbé l’accès au dépistage du VIH et aux soins cliniques. L’OHESI a déjà abordé le sujet dans un billet de blogue : L’impact de la pandémie de COVID-19 sur le dépistage et le diagnostic du VIH en Ontario. Le Rapport sur les diagnostics du VIH en 2020 décrit les changements observés au cours de l’année; le présent billet de blogue fait état de ses principales conclusions.
Les tendances devraient être interprétées avec prudence. Divers facteurs peuvent expliquer la diminution du nombre de diagnostics observée en 2020, notamment des changements dans l’accès au dépistage du VIH; une diminution de la migration, dans la province, de personnes ayant déjà reçu un diagnostic de VIH; et une diminution de la transmission du VIH, en raison des mesures de santé publique liées à la COVID-19 ou de l’utilisation de la prophylaxie pré-exposition au VIH.
Conclusions clés du Rapport sur les diagnostics du VIH en 2020
Diminution globale des diagnostics du VIH
Figure 1 : Nombre de résultats positifs au dépistage du VIH, selon qu’il s’agit d’un nouveau diagnostic du VIH ou d’une personne ayant des preuves antérieures de VIH, Ontario, 2011 à 2020
Le nombre de nouveaux diagnostics du VIH a diminué de 25 %, passant de 683 en 2019 à 515 en 2020. En proportion de la taille de la population, le taux de nouveaux diagnostics du VIH par 100 000 habitants est passé de 4,7 en 2019 à 3,5 en 2020 – atteignant son plus faible niveau depuis 1985.
L’Ontario publie des données de surveillance sur :
- le nombre de nouveaux diagnostics du VIH par an (notre meilleur indicateur du nombre de personnes qui apprennent leur statut positif et qui sont susceptibles d’avoir contracté l’infection dans la province); et
- le nombre de personnes ayant des preuves antérieures de leur statut VIH qui ont amorcé des soins en Ontario (y compris les personnes ayant émigré en Ontario qui connaissaient déjà leur statut).
En raison d’informations manquantes dans les historiques de dépistage du VIH, nous estimons qu’entre 6,9 % et 8,1 % des nouveaux diagnostics du VIH pourraient avoir été mal catégorisés.
Diminution des diagnostics du VIH à la fois chez les hommes et les femmes en 2020
Figure 2 : Nombre de nouveaux diagnostics du VIH, hommes et femmes, Ontario, 2011 à 2020
Le nombre de nouveaux diagnostics du VIH chez les hommes a diminué de 21 %, passant de 514 en 2019 à 404 en 2020. Chez les femmes, le nombre de nouveaux diagnostics du VIH a diminué de 37 %, de 167 en 2019 à 105 en 2020. En proportion de la taille de la population, le taux de nouveaux diagnostics du VIH par 100 000 habitants était en 2020 de 5,5 chez les hommes et de 1,4 chez les femmes – son niveau le plus faible depuis les années 1980.
Les nouveaux diagnostics du VIH par catégorie d’exposition sont demeurés largement inchangés en 2020
Figure 3a : Nombre de nouveaux diagnostics du VIH par catégorie d’exposition, Ontario, 2016 à 2020
En 2020, la catégorie d’exposition la plus souvent déclarée était les contacts sexuels entre hommes (206), suivie des contacts hétérosexuels avec risque identifié (51) et des contacts hétérosexuels sans risque identifié (47). Cette tendance correspond à celle des quatre années précédentes. Le nombre de nouveaux diagnostics du VIH a diminué dans toutes les catégories d’exposition, entre 2019 et 2020.
Figure 3b : Pourcentage de nouveaux diagnostics du VIH par catégorie d’exposition (lorsque déclarée), Ontario, 2016 à 2020
En 2020, le nombre de nouveaux diagnostics du VIH a diminué dans toutes les catégories d’exposition (lorsque déclarée), mais la répartition proportionnelle des cas entre les catégories est demeurée semblable. Les contacts sexuels entre hommes demeurent le mode de transmission du VIH le plus souvent déclaré en 2020, représentant 60,1 % des nouveaux diagnostics du VIH pour lesquels une catégorie d’exposition a été déclarée. Aucune catégorie d’exposition n’a été déclarée pour 33,4 % des diagnostics du VIH posés en 2020.
La diminution du nombre de nouveaux diagnostics est due principalement à une baisse des diagnostics chez les hommes blancs et chez les femmes noires
Figure 4a : Nombre de nouveaux diagnostics du VIH selon la race/ethnicité, hommes, Ontario, 2016 à 2020
Figure 4b : Nombre de nouveaux diagnostics du VIH selon la race/ethnicité, femmes, Ontario, 2016 à 2020
Entre 2019 et 2020, les plus fortes baisses du nombre de nouveaux diagnostics du VIH ont été observées chez les hommes blancs (de 175 à 104, soit 42 % de la diminution totale des diagnostics) et chez les femmes noires (de 53 à 24, soit 17 % de la diminution totale des diagnostics).
La baisse du taux de diagnostics n’est pas uniforme entre les régions
Figure 5 : Taux de nouveaux diagnostics du VIH par 100 000 habitants, par région sanitaire, Ontario, 2016 à 2020
Comparativement à 2019, le taux de nouveaux diagnostics du VIH par 100 000 habitants a diminué dans toutes les régions, sauf à Ottawa et dans l’Est; les diminutions relatives les plus marquées ont été enregistrées dans le Sud-Ouest (36,1 %), à Toronto (30,0 %) et dans le Centre-Est (29,0 %).
Aucune population prioritaire n’a été affectée de manière disproportionnée par la diminution du dépistage du VIH
En ce qui concerne les nouveaux diagnostics dans les cinq populations les plus affectées par le VIH (qui ne s’excluent pas mutuellement), en 2020, le nombre de diagnostics a diminué dans tous les groupes – mais la répartition par population a peu changé par rapport à 2019. Cela indique probablement qu’aucune population n’a été affectée de manière disproportionnée par la diminution du dépistage du VIH. Le nouveau Rapport sur les diagnostics du VIH en Ontario en 2020 comporte une section sur chacune de ces cinq populations, avec des données ventilées.
Surveillez la parution prochaine d’autres rapports de l’OHESI!
L’OHESI est le fruit d’une collaboration entre les Programmes sur le sida et l’hépatite C du ministère de la Santé de l’Ontario, Santé publique Ontario, l’Agence de la santé publique du Canada et le Réseau ontarien de traitement du VIH. Elle a pour objectifs d’analyser et de surveiller l’épidémiologie du VIH en Ontario, et de disséminer des produits de connaissances sur le sujet.